Interdiction des publicités sur les produits de santé : l’ORITRAB applaudit la décision de la HAAC et dévoile ses grands chantiers
Dans une
prise de parole solennelle, Sa Majesté Dah Djomanmousso, président de
l’Organisation des Intellectuels Traditionnels du Bénin (ORITRAB), s’est
publiquement félicité de la récente mesure annoncée par la Haute Autorité de
l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), interdisant les publicités sur les
médicaments, les produits de santé et les pratiques issues de la pharmacopée
traditionnelle.
Dans son
plaidoyer, Dah Djomanmousso a tenu à préciser que cette décision ne vise ni à
mépriser les savoirs ancestraux ni à dénigrer les tradipraticiens, mais bien à
protéger le public contre les abus médiatiques et les fausses promesses de
guérison. « La santé ne se vend pas, elle ne se marchande pas, elle ne se
communique pas sous forme de matraquage publicitaire », a martelé le président
de l’ORITRAB, insistant sur la nécessité d’un encadrement rigoureux du secteur.
Pour lui,
les dangers liés aux messages publicitaires non contrôlés ne sont pas à
négliger : « Dès lors qu’on soumet les pratiques de guérison au régime de la
publicité commerciale, on court le risque d’exposer le public à des produits
non certifiés et, in fine, de discréditer nos traditions multiséculaires. »
L’ORITRAB,
qui se positionne comme un acteur majeur de la veille et de la promotion des
savoirs endogènes, ne se limite pas à des réactions ponctuelles : elle déploie
de véritables programmes structurants. L’organisation s’est fixée entre autres comme
objectifs de faire l’inventaire des solutions issues de notre culture pour
répondre aux cinq besoins fondamentaux (se nourrir, se loger, se soigner,
s’éduquer, se sécuriser) ; de créer une académie dédiée à l’amélioration de
ces solutions culturelles, afin de les perfectionner et les adapter aux
réalités contemporaines ; d’accompagner les gouvernements africains dans la
résolution des problèmes de tous ordres, en apportant l’expertise des
intellectuels traditionnels et d’œuvrer pour le rayonnement d’un climat de
paix et de dialogue social, en valorisant les pratiques culturelles de
médiation et de cohésion.
Dans son
intervention, Dah Djomanmousso a également lancé un appel aux tradipraticiens
afin qu’ils prennent conscience de leur rôle social et moral, tout en invitant
les médias à se conformer strictement aux décisions de la HAAC. Pour lui, seule
une régulation sérieuse peut permettre de renforcer la confiance du public et
de protéger les populations des dérives.
Vers une
médecine hybride et une société pacifiée
Au-delà de
cette actualité, le président de l’ORITRAB a plaidé pour un dialogue approfondi
entre médecine moderne et savoirs traditionnels, afin de bâtir un système de
santé béninois à la fois ancré dans la science et dans l’héritage des ancêtres.
« Beaucoup de pathologies rencontrées en Afrique ont des racines non seulement
biologiques, mais aussi culturelles, symboliques et spirituelles », a-t-il
rappelé.
En
conclusion, Dah Djomanmousso a renouvelé son engagement à œuvrer pour une
médecine traditionnelle digne, responsable, au service de la vie et non du
profit, mais aussi pour une Afrique réconciliée avec elle-même, forte de ses
solutions culturelles et tournée vers la paix et le progrès social.
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