Présidentielle de 2026 : Talon fera-t-il la même erreur que Yayi en 2016 ?
Sous les tropiques, le choix du dauphin est un
facteur déterminant dans la reconduction d’un régime. Si ce choix est mal fait,
le régime tombe et tous ses acquis sont remis en cause.
En 2016, Boni Yayi à la recherche de l’oiseau rare
pour lui succéder a vu finalement le scénario qu'il redoutait devenir une
réalité. C'est son ancien allié Patrice Talon qui a été élu président de la
République. Or dans son camp, il y avait plusieurs potentiels dauphins
notamment le professeur François Abiola. Mais c'est finalement sur Lionel
Zinsou qu'il portait son choix. Lentement mais surement, 2026 se profile déjà à
l'horizon. Au sein des différentes formations politiques, c'est le temps où les
diverses stratégies sont concoctées afin de gagner en 2026. Le chef de l’Etat est
certainement préoccupé par la négociation de ce tournant décisif qui va
consacrer soit, la fin de la rupture par la prise du pouvoir par Yayi et son
parti « Les Démocrates » soit par la continuité de cette dernière par la
victoire de la mouvance au soir de l'élection présidentielle de 2026. Connu
comme un fin tacticien, Patrice Talon ne fera pas la même erreur que son
prédécesseur pour la joute électorale de 2016. Il n'ira pas chercher loin ce
qu'il a à portée de main. C’est de notoriété publique qu'au sein de la mouvance
présidentielle, les hostilités sont déjà lancées pour la succession de l'actuel
chef de l'État en 2026. Parmi les potentiels candidats, il y a entre autres
Olivier Boko, Romuald Wadagni, Johannes Dagnon et Joseph Djogbénou.
Qui passera parmi eux ?
Pour une certaine frange de l'électorat, ces noms
sont les portes flambeaux d’un régime sans cœur qui aura asphyxié le peuple et
qui aura conduit le Bénin avec rage et ruse. Olivier Boko, est une version
relookée du président Patrice Talon. Aucun scénario ne pourra faire croire
qu’ils sont en désaccord même, avec la démission du ministre Oswald Homeky
qu'on dit être dans la garde rapprochée d'Olivier Boko. Romuald Wadagni au-delà
de son pédigrée, est perçu comme celui qui met en œuvre les stratégies
d’asservissement avec de multiples impôts et taxes. Johannes Dagnon, est le
maitre à penser de toutes les réformes. Il sera dans le viseur de plusieurs
personnes pour avoir opéré des réformes sans consulter les acteurs du système.
Joseph Djogbénou, est juste bon pour être le président d'un parti.
Un oiseau pas si rare
Luc Sètondji Atrokpo est un acteur du pouvoir
actuel qui peut faire l’affaire et réussir à en sauvegarder les nombreux
acquis. L'ancien Maire de Bohicon a un destin présidentiel et étant en mesure
de susciter une vraie adhésion dans les principales régions du pays, notamment
dans le sud et dans le nord. Du nord au sud, les béninois sont admiratifs du
personnage et son élection à la tête de la ville de Cotonou est un facteur non
négligeable. A cela également s’ajoute, l’organisation du congrès de
l’Association internationale des maires francophones, qui a été une première au
Bénin.
Des obstacles
Il n'est pas un ouvrier de la première heure de la
mouvance présidentielle. C'est un facteur déterminant car le président Talon
pour prendre les rênes du pays en avril 2016 n'a pu compter que sur une poignée
de personnes. Sans aucun doute, il n'oublie pas ceux qui ont risqué leurs vies
pour lui. Vu sous cet angle, Luc Sètondji Atrokpo ne sera pas en lice. De plus
son état de santé s'est fragilisé ces dernières années. Malgré les deux freins
notés, il faut se rendre à l’évidence que le pouvoir est divin. S’il est prévu dans
le plan de Dieu qu'il soit le prochain président de la république du Bénin, il
le sera fait envers et contre tous. Dans tous les cas, le président Talon a
toutes les cartes en main. Saura-t-il les utiliser à bon escient ? Seul le
temps nous le dira. Pendant ce temps, le Président d’honneur du MOPAD peut
commencer à s’apprêter.
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