Talon face à l’histoire : Grande porte ou déshonneur ?
Il est désormais évident que les chefs d'État en exercice ne sont pas seuls responsables des tentatives de changement des règles démocratiques, notamment la levée de la limitation des deux mandats. Bien que ces coups de force portent leurs noms parce qu’ils sont les seuls à avoir reçu mandat de leurs peuples, ils sont en réalité poussés par les vautours qui gravitent autour du pouvoir.
Parmi eux, Yahouédéhou, qui, il y a quelques jours seulement affichait des dissensions vis-à-vis du pouvoir en place.
Yahouédéhou, qui, hier encore, s’opposait farouchement à une révision constitutionnelle sous Yayi, soutient aujourd’hui, à la faveur de sa nomination comme ministre conseiller, une prolongation du mandat de Talon. Koovi et d’autres charognards entonnent la même rengaine, brandissant la réussite des mandats comme justification. Ils prétendent qu’aucun président passé ou futur ne ferait mieux que Talon. Quelle ineptie ! Chaque dirigeant contribue à l’édifice national selon les défis de son temps, avant de céder la place à un successeur.
Mais la balle est dans le camp de Talon, qui a proclamé vouloir être un « Mandela béninois ». Il lui revient de surmonter la pression des opportunistes et de rester fidèle à ses principes. Deux voies s’offrent à lui : une sortie par la grande porte en 2026, ou une déchéance par la petite porte.
Toute tentative de prolongation de mandat hors du cadre démocratique l’exposerait à l’infamie. Une telle manœuvre, vouée à l’échec ou, pire, à la honte d’une victoire usurpée, ferait de lui un parjure. Lui qui a inscrit dans la Constitution révisée de 2019 l’interdiction de tout mandat au-delà du second, déclarant qu’aucun Béninois ne peut de sa vie faire plus de deux mandats, s’il défie ses propres engagements, il mériterait alors un seul titre : champion du parjure.
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