Comédiens de la République : Quand la justice devient spectacle (Gouvernement 2O ans, Tiken Jah Fakoly)
Le procès pour coup d'État contre Homéky et Boko fut expédié en six jours. Pas un de plus, pas un de moins. Un jugement expéditif, des avocats qui se déconstituent, une sentence déjà écrite avant même que la première plaidoirie ne commence. Voilà comment, en quatre mois à peine, deux figures politiques se sont retrouvées condamnées à vingt ans de prison, assortis de milliards à payer en dommages et intérêts. Comme une routine bien rodée.
Et comme dans toute tragédie bien orchestrée, le chœur médiatique s’est empressé d’accompagner le verdict. Radios, télévisions et journaux se sont alignés dans une harmonie parfaite, répétant avec ferveur la sentence dictée depuis la Marina. Aucun écart, aucune analyse critique. Seulement un refrain bien rodé : ils sont coupables, et c’est tout.
Takou et Distel, comme tant d’autres, ont suivi la partition. Leur émission, diffusée après le verdict, n’a été qu’un prolongement du tribunal. Un tribunal sans contradicteurs, sans nuance, où l’accusation tient lieu de vérité absolue. Mais pourquoi s’attarder sur ces figurants quand c’est tout un système qui orchestre cette mise en scène ?
Dans tout cela, la question reste la même : qu’est-ce qui pressait ? Pourquoi tant de hâte à briser ces hommes ? Parce qu’il fallait faire un exemple, bien sûr. Instaurer une peur encore plus grande, rappeler à tous que le roi distribue les grâces et les foudres selon son bon vouloir.
Pendant ce temps, la presse officielle, bien docile, relaie en chœur les conclusions dictées depuis la Marina. Aucun écart de ligne, aucune interrogation sur la rapidité du procès. Juste une récitation bien apprise, avec un seul objectif : alimenter la psychose nationale.
Finalement, à chacun son rôle dans cette tragédie politique. Les accusés en victimes expiatoires, les juges en exécutants disciplinés et les médias en caisse de résonance d’un pouvoir qui n’a plus besoin de cacher ses intentions. Comédiens de la République, rideau !
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