Interview exclusive avec Dah Djomanmousso : Révélations sur la spiritualité et le renouveau culturel béninois.

 




Dah Djomanmousso, haut dignitaire du culte vodoun, est une figure incontournable dans la promotion des valeurs culturelles béninoises. Avec un parcours riche mêlant spiritualité, sciences naturelles et intermédiation commerciale, il s'engage à démontrer que les solutions aux défis contemporains se trouvent dans les pratiques endogènes. Dans cet entretien, il partage son expérience, ses recherches sur la sorcellerie, ainsi que sa vision du développement culturel et spirituel du Bénin.

Rédaction: Majesté, Merci de vous présenter à nos lecteurs. 

Je m'appelle Yves Nonvignon GBAGUIDI à l'état civil. Couronné et intronisé haut dignitaire, je suis ministre chargé des relations avec les institutions et de la promotion des valeurs culturelles et endogènes au palais royal d'Agonlin.

Rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à vous engager dans la défense de la culture béninoise ?

Dah Djomanmoussou : Après une licence en sciences naturelles, je me suis formé en autodidacte dans le commerce international, particulièrement dans l’intermédiation. Dans ma quête de l’équilibre social, j'ai sondé le monde des tradi-praticiens, et j’ai obtenu des résultats satisfaisants. J'ai adopté les pratiques du Fà, du Vodoun et du Bo, ce qui m'a permis de réussir rapidement dans mes affaires. C’est ainsi que j'ai rencontré le Souverain Yeto Kandji, Roi d'Agonlin, qui a vu en moi des aptitudes spirituelles et m'a nommé son ministre tout en me couronnant. Dès lors, j’ai prêté serment de promouvoir les valeurs culturelles et endogènes.

Dans mes voyages, que ce soit au Congo Brazzaville, en République Démocratique du Congo, au Gabon, au Kenya, à Dubaï, ou encore au Liberia, j’ai toujours cherché à approfondir mes connaissances spirituelles. J'ai été initié au Fà, au Vodoun, au Bo et même à la sorcellerie. J'ai été honoré par l'Université d'Abomey-Calavi sous la houlette du Docteur Raymond Assogba et consacré professeur des sciences endogènes à l'institut Prométhée de Florent Eustache Hessou.

J'ai fondé l'ORITRAB (Organisation des Intellectuels Traditionnels du Bénin), une structure qui inventorie et améliore les solutions culturelles endogènes pour satisfaire les besoins fondamentaux de notre société. L'ORITRAB compte aujourd'hui 526 membres et a un impact significatif au Bénin.

 


Rédaction : Quelles ont été vos principales sources d’inspiration dans vos recherches et vos pratiques culturelles ?

Dah Djomanmoussou : Ma motivation principale est de démontrer que les solutions à nos problèmes résident dans notre culture. Même si elles semblent rudimentaires ou obsolètes, nos pratiques endogènes recèlent des réponses efficaces aux défis contemporains. Mon objectif est de créer une académie de notre culture afin d'exploiter ce savoir pour former des inventeurs capables de résoudre divers problèmes.

 

Rédaction : En tant que défenseur des us et coutumes, comment voyez-vous l'évolution de la culture béninoise face à la modernité ?

Dah Djomanmoussou : Je tiens à remercier le Président Mathieu Kérékou, qui a commencé à valoriser nos traditions, et le Président Nicéphore Soglo, qui a renforcé cela avec la célébration du 10 janvier. Aujourd'hui, je félicite également le Président Patrice Talon, qui a fait inscrire la chefferie traditionnelle dans la Constitution, reconnaissant son rôle de gardienne de nos us et coutumes. C'est un pas essentiel vers la réhabilitation de la chefferie.

Le gouvernement actuel a également restructuré les « Vodoun Days », en allongeant leur durée et en les rendant plus intenses. Cela permettra au monde de découvrir progressivement la richesse de notre culture, et de faire du tourisme religieux un levier pour l'économie du Bénin.


Rédaction : Vous avez développé plusieurs remèdes pour différents maux. Pouvez-vous nous en donner quelques exemples ?

Dah Djomanmoussou : Voici quelques exemples de mes remèdes :

1-Agbodjèdo : lutte efficacement contre la sinusite ;

2- Bague Djogbé : gère les grossesses non désirées sans effets secondaires ;

3- Guinkpodotê : contre les infections et la faiblesse sexuelle ;

4- Aze Dou mi : protége des sorciers ;

5- Kledjêgbê : élimine les animaux portant des vibrations de sorcellerie ;

6- Bague retour à l’envoyeur : contre les attaques spirituelles ;

7- Azonhiho : protège contre les maladies sexuelles qu’on peut attraper auprès d’une femme ;

8- Kissèzo : parfum de chance ;

9- Doudjo : traite l’hémorroïde interne et externe ;

10- Bague Homingan : contre les poisons spirituelles ;

11- Biocica : antibiotique pour la cicatrisation des plaies ;

12- Amandine 25 : débarrasse le corps de déchets chimiques ;

13- Azézékpon : teste la résistance spirituelle d’une personne ;

14- Lazogbé : provoque les menstrues ;

15- Hooli : débarrasse des fibromes et kystes.

 

Je suis également en train de créer l'Hôpital des Maladies Spirituelles d'Afrique (HoMaSA), pour traiter les pathologies dont les causes échappent à la médecine conventionnelle.

 


Rédaction : Vous êtes connu pour vos travaux sur les solutions contre la sorcellerie. Comment avez-vous abordé cette question ?

Dah Djomanmoussou : J'ai été initié à la sorcellerie par un maître sorcier non africain. Cette formation m'a permis de développer une maîtrise approfondie de la sorcellerie et de nombreuses solutions pour en neutraliser les effets. Je pense qu'une grande vibration spirituelle est nécessaire pour devenir un véritable inventeur, et mes recherches dans ce domaine ont abouti à des solutions tangibles.

 

Rédaction : Pensez-vous que la sorcellerie est encore une menace réelle dans les communautés béninoises aujourd’hui ?

Dah Djomanmoussou : La sorcellerie est une menace omniprésente, non seulement pour la santé physique, mais surtout pour la stabilité sociale : mésententes, divorces, chômage, etc. Mes remèdes apportent des solutions concrètes pour contrer ces influences négatives.

 


Rédaction : Vous animez régulièrement des émissions sur la spiritualité. Comment rendez-vous ces sujets accessibles au grand public ?

Dah Djomanmoussou : J'utilise les médias pour partager mes recherches. Comme le dit le proverbe, « un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui se consume ». Je souhaite écrire des livres pour pérenniser ce savoir, et organiser des conférences pour continuer à transmettre mes découvertes.

 

Rédaction : Pensez-vous que l’éducation spirituelle et culturelle doit être renforcée au Bénin ?

Dah Djomanmoussou : Absolument. La spiritualité est la clé pour résoudre de nombreux problèmes sociaux. Nous devons former des leaders spirituels compétents pour demain. C’est dans cette optique que j’ai initié une formation pour inspecteurs spirituels, afin d’encadrer cette génération.

 

Rédaction : Le Président Patrice Talon met en avant le vodoun pour en faire un moteur du développement. Qu’en pensez-vous ?

Dah Djomanmoussou : C'est une vision brillante. Le tourisme religieux, à l'instar du pèlerinage en Arabie Saoudite, est une ressource durable. Le vodoun, par son authenticité et sa profondeur spirituelle, peut attirer des visiteurs du monde entier, ce qui aura un impact positif sur notre économie. Je salue la capacité de gestion du Président Talon, qui sait exploiter les ressources culturelles du Bénin de manière judicieuse.

 


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Yves Chabi KOUARO, fidèle de l’ECC, tragiquement disparu : Le Révérend Noël Djossou lui rend hommage (Lire l'intégralité du message)

Sa Majesté Dah Djomanmousso en mission en Côte d’Ivoire : Vers une Afrique unie et souveraine (Une visite marquée par des échanges stratégiques et la présentation de son ouvrage visionnaire « Une vision pour le développement de l’Afrique », attendu en 2025.)

Interdiction des publicités sur les produits de santé : l’ORITRAB applaudit la décision de la HAAC et dévoile ses grands chantiers