Emploi des jeunes au Bénin : un parcours semé d’embûches
D’étudiants a éternels stagiaires.
Après
de longues années d’études, la jeunesse béninoise se heurte à un marché de
l’emploi qui semble davantage être un piège qu’une opportunité. Alors que les
étudiants, après des sacrifices immenses de leurs parents, nourrissent l’espoir
légitime de trouver un emploi digne de ce nom, la réalité est toute autre. Le
chemin qui les attend est pavé d’embûches, avec un marché du travail de plus en
plus déshumanisé, en partie à cause des réformes récentes mises en place par le
gouvernement de la rupture.
La
jeunesse béninoise n’est pas prête d’oublier le discours du président Patrice
Talon devant les investisseurs français. Il y faisait l’éloge d’une flexibilité
exacerbée de l’emploi au Bénin, où un employé peut être licencié à la seule
discrétion de l'employeur, avec comme seul dédommagement une indemnité
plafonnée à neuf mois de salaire au maximum. Pour des milliers de jeunes et
leurs familles qui investissent dans l’éducation, une telle réforme apparaît
injuste et insensible à leurs efforts.
Dans
ce contexte, le secteur privé n’offre guère plus de perspectives rassurantes.
Les jeunes, dans leur quête d’un emploi, se retrouvent souvent piégés dans des
stages sans fin : l’emploi promis à l’issue reste une illusion. Ils se
retrouvent exploités, contraints de travailler dans des conditions difficiles,
avec l’espoir d’un poste permanent qui, pour la majorité, ne se concrétise
jamais. Jamais. Même lorsqu’ils parviennent à décrocher un emploi, le salaire
proposé est souvent indigne si on se réfère à leur qualification et aux efforts
consentis.
Les
forums de recrutement, très populaires sur les réseaux sociaux, se multiplient
sans véritable encadrement, laissant de nombreux jeunes dans une impasse,
piégés dans un système qui ne leur garantit aucune stabilité. Il devient
impératif que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour réformer ce
marché de l’emploi et offrir aux jeunes une véritable chance de s’insérer
dignement dans la vie active. Il est aussi impératif de revoir profondément les
politiques de recrutement et travailler à un meilleur encadrement des entreprises
privées. Certaines d’entre elles n’ont que des stagiaires seuls deux ou trois
agents sont permanents et déclarés.
En
attendant que les décideurs ne se penchent de façon objective sur la question,
les jeunes béninois continuent de naviguer dans un environnement professionnel
incertain. Entre espoirs déçus et promesses non tenues, ils appellent de leurs
vœux une véritable prise en compte de leur sort par les autorités.
*Alex
Atachi*
C'est un problème propre à beaucoup de pays africains. Que les gouvernements prennent leur responsabilité.
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