Arrestation de Olivier Boko et consorts : Mon analyse

Depuis quelques semaines, le Bénin vit au rythme des enlèvements et arrestations. Après Steve Amoussou, c’est au tour du numéro 2 du Bénin, Olivier Boko, Oswald Homéky, et du colonel Tévodjrè de se voir privés de leur liberté. Si dans le premier cas, le jeu est bien connu, pour la vague du 23 au 24 septembre, bien malin celui qui pourra dire de quoi il retourne. Même si les spéculations vont bon train, deux hypothèses principales se dégagent :

La première hypothèse : il s’agit bel et bien d’une conspiration déjouée. Grâce aux services de renseignement du Chef de l’État, une tentative d’atteinte à la sûreté de l’État a été déjouée. Dans cette hypothèse, il faut conclure que tous les régimes portent en eux les germes de leur propre destruction. Aussi puissant qu’un régime puisse être, il finit par créer ses propres monstres, qui finissent par le menacer. J’ai toujours soutenu que lorsqu’un régime se croit assez puissant parce qu'il a écarté tous ceux qui pourraient lui tenir tête, il doit désormais craindre ceux qui l’entourent. Si nous prenons le cas du Bénin, Talon devrait davantage craindre Boko que Ajavon. C’est précisément le scénario auquel nous assistons. Heureusement, Talon a su anticiper. Mais... il restera toujours dans le viseur d’autres encore plus proches de lui.

La seconde hypothèse : à la lumière de la conférence de presse des avocats de Boko et consorts, cette hypothèse semble plus plausible : il s’agirait d’une nouvelle ruse. Talon est connu pour sa ruse, notamment grâce à l’entourage d’hommes très intelligents qu’il s’est constitué, ce qui manque drastiquement à une opposition sans boussole. Cette dernière manque de personnes capables de définir des stratégies et d’anticiper certains événements.

Dans le cas actuel, la conférence de presse des avocats présente de nombreuses insuffisances, voire des indices clairs d’une mise en scène. Voici quelques éléments à examiner :

1-Boko connaît Talon mieux que n’importe quel Béninois. À ce titre, il sait mieux que quiconque que s’il entre en conflit avec ce dernier et que, par malheur, il est arrêté, ce n’est ni un collège d’avocats ni une conférence de presse qui pourra le faire libérer. Si hier, ils n’ont pas permis à Réckya, Aïvo, Mètonou etc... d’avoir une justice équitable, ce n’est pas aujourd’hui qu’ils serviraient à le libérer.

2- Dans le récit des faits, on a compris que c’était juste une bande d’individus armés non identifiés dans un véhicule dont l’immatriculation n’est pas affichée qui a arrêté le sieur Boko. A croire qu’on pouvait prendre Boko comme n’importe quel béninois. 

3- Le porte-parole du conseil des avocats, dont les clients sont accusés d’un crime contre la République, ne semble pas prendre la situation au sérieux. Son sourire trahit la mise en scène.

Eu égard à tout ce qui précède, il est préférable de ne pas aller vite en besogne, car ce dossier peut cacher beaucoup de choses.

Alex Atachi

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Yves Chabi KOUARO, fidèle de l’ECC, tragiquement disparu : Le Révérend Noël Djossou lui rend hommage (Lire l'intégralité du message)

Sa Majesté Dah Djomanmousso en mission en Côte d’Ivoire : Vers une Afrique unie et souveraine (Une visite marquée par des échanges stratégiques et la présentation de son ouvrage visionnaire « Une vision pour le développement de l’Afrique », attendu en 2025.)

Interdiction des publicités sur les produits de santé : l’ORITRAB applaudit la décision de la HAAC et dévoile ses grands chantiers