Le procès de l'ironie : Boko et Homéky dévorés par leur propre monstre.

Le sixième jour du procès de Olivier Boko et Oswald Homéky s’ouvre sur une scène digne d’un drame politique. Dès les premières heures de ce procès, les avocats de la défense ont choisi de se retirer, invoquant des irrégularités notoires : une cour composée de trois juges au lieu de cinq, une présidente proche du chef de l’État. Pendant que leurs co-accusés ont décidé de déposer, eux, refusent de parler, estimant que à la CRIET, "la messe est dite d’avance" Homéky, dans une phrase aussi lourde de sens que de regrets, lâche : "Au Bénin, chacun connaît la vérité dans son coeur, mais chacun se tait et joue le rôle qu'on leur demande de jouer".

Alors, Monsieur Homéky, la question se pose : est-ce après votre départ du gouvernement que vous avez réalisé cette réalité ? Ou bien était-ce déjà ainsi lorsque vous en faisiez partie, confortablement installé du côté des puissants ?

Ironie cruelle du sort, ils se retrouvent aujourd’hui broyés par le mécanisme qu’ils ont contribué à renforcer. Ils savent très bien que la CRIET est un bras armé du pouvoir en place. Pourtant, quand ils étaient de l’autre côté, cela les amusait. Ils assistaient, passifs ou complices, à la répression des voix dissidentes. Aujourd’hui, ils sont pris dans l’étau, piégés par le monstre qu’ils ont nourri.

Aussi, je ne leur souhaite pas la clémence qu’ils n’ont jamais accordée à d’autres. Je leur souhaite pire que Aïvo et Madougou. Que leur sort serve de leçon à ceux qui, encore aujourd’hui, se vautrent dans le système sans réaliser qu’ils ne sont que les prochains sur la liste. Ils rient maintenant, ils festoient, ils jouent les durs. Mais savent-ils quand le monstre les broiera à leur tour ?